Observation du 19/03/09

Morne Capot, Lorrain

19 mars 2009 - 15h > 18h30

Environnement & Météo :

Cote nord atlantique. Flancs nord-est des pitons du Carbet - altitude 200 m
- forêt humide, bananeraies, savanes à élevage, bassins à écrevisses
Vent est modéré. Temps couvert à ensoleillé.

Observations :

Appel de Natacha il y a deux jours. Elle a 5 "canards" qui se baignent devant elle dans les bassins à écrevisses. Fabien les avait déjà rencontré posés près d'une flaque d'eau dans un chemin en pleine bananeraie, il y a 4-5 jours.
Elle fait des photos qu'elle me maile aussitôt : une bande de dendrocygnes à ventre noir, sans l'ombre d'un doute. Tu imagines l'émoi (et toi ?). Je croise les doigts en espérant qu'ils restent là sagement à m'attendre, ne pouvant pas y aller de suite.

Et, oui ils sont restés.
Sur le spot à 15 heures avec Léotin, nous sommes accueillis par Natacha et les 5 dendrocygnes, tranquillement allongés dans l'herbe en bordure de bassin, à se prélasser au soleil.
Réflexe de photographe animalier, nous entamons une approche à la manière habituelle, marche lente demi-accroupi voire reptation pour arriver à bonne portée de télé ... Natacha rigole et nous indique que nous pouvons y aller en nous comportant "normalement", nous assurant que ses amis sont sages et acceptent la présence des humains.
Et elle avait raison. Ils ont été plus que coopérant puisque nous avons pu les approcher à plusieurs reprises à moins de 10 mètres, déclenchant tout au plus un retrait calme et tranquille et une mise à l'eau sans bousculade, les oiseaux restant à nager non loin de nous.
J'ai été frappé par ce comportement chez des oiseaux parfaitement sauvages mais se sentant sans doute en sécurité et tolérant plutôt bien notre présence alors qu'habituellement ils sont tout ce qu'il y a de méfiant et fuyant.
Nous avons ainsi pu passer l'après-midi avec eux, à les photographier bien sûr, mais aussi tout simplement à les regarder évoluer, profitant de cette chance d'avoir des oiseaux libres et acceptant notre présence.

Ils ont vraiment une allure et des manières qui rappellent plus celles des oies que des canards. Ils sont très à l'aise au sol, assez haut sur pattes, qui sont roses, droites et fortes. Ils ont le cou assez long. Ils ont une envergure importante et peuvent s'envoler immédiatement, sans élan, si nécessaire, découvrant une large bande blanche sur le dessus de l'aile.
Ils sont magnifiquement colorés, ont la même taille, et je n'ai noté que très peu de différences entre eux. Deux dendrocygnes ont un bec et des pattes un peu plus rouge que le rose des trois autres. Un avec la calotte d'un brun-roux pâle, alors que les 4 autres ont une calotte d'un brun plus soutenu.

Ils restent toujours très groupés, et tous les déplacements, toutes les activités se font ensembles.

Ils sont le plus souvent au sol, dans l'herbe courte des talus bordant les bassins, avec de longs repos allongés sur l'herbe entrecoupés de périodes d'alimentation où ils broutent l'herbe verte.
Si nous approchons vraiment trop près, ils se mettent à l'eau et en profitent pour continuer à se nourrir. Soit en surface, en filtrant l'eau avec de petits mouvements rapides du bec. Soit dans la vase du fond en mettant la tête sou l'eau ou en faisant le "canard", moitié antérieur du corps sous l'eau et moitié postérieure et queue relevées à la verticale, pattes à moitié sorties de l'eau et "pédalant" pour se stabiliser.
En fin d'après-midi, dans le soleil couchant, nous avons eu droit à la séance baignade, comme le font tous les canards. Ils s'aspergent et s'ébrouent dans l'eau puis se dressent et battent des ailes.

Magnifique moment. Beau cadeau.
N'empêche, je n'aurais jamais pensé les rencontrer aussi haut dans les mornes, aussi loin de la bordure littorale.

Vus :