Index du Glossaire :
Crustacés de Martinique
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Bernard-l'hermite
Coenobita clypeatus, famille des Coenobitidae, ordre des Décapodes. Espèce terrestre (il existe aussi des bernard-l'hermite marins).
Le bernard-l'hermite est souvent appelé "soldat" en créole martiniquais.
  Deux petits yeux pédonculés, 4 antennes, 2 pinces (une petite et une nettement plus grosse, bleue violette, qui lui sert d'opercule quand il rentre dans sa coquille et qui pince très fort), 4 pattes rouges pour marcher, 4 petites pattes pour s'arrimer à la coquille, un abdomen tout mou. C'est le bernard-l'hermite. Ah oui, il manque quelque chose ...
Et une coquille vide pour abriter son abdomen tout mou et dont la recherche et le choix occupe une bonne partie de son temps. D'autant qu'après chaque mue, il doit trouver une nouvelle coquille pour l'adapter à sa taille. Il peut lui arriver de se battre avec un autre bernard-l'hermite rien que pour lui chiper sa coquille si celle qu'il occupe ne lui plait pas.
  Bien qu'il vive sur terre, le bernard-l'hermite a des branchies modifiées qui fonctionnent dans l'air grâce à l'humidité de l'air et à l'eau qu'il garde dans sa coquille.
Le bernard-l'hermite est grégaires, vit au sol (mais j'en ai vu grimpés sur des arbustes) en colonies importantes dans le sable en bordure des plages mais aussi parfois assez loin à l'intérieur des terres. Il est omnivore et charognard, et peut manger absolument tout ce qui lui tombe entre les pinces. C'est l'éboueur de nos plages.
Cirique de mer
Crabe bleu (Callinectes sapidus, famille des Portunidae) crabe marin très (tu m'entends) très agressif, n'hésitant pas à attaquer et capable de te découper le doigt de ses longues pinces coupantes. Il vit en mer et affectionne les estuaires vaseux, la mangrove, les eaux saumâtres des marigots.
Il est brun-rouge à reflets bleus, sa carapace très aplatie, de forme hexagonale, est garnie de pointes sur le bord antérieur et de deux ergots sur les côtés. La dernière patte est aplatie et lui permet de nager efficacement.
Il est omnivore, charognard et cannibale.
Dans de nombreux pays (mais pas ici) il fait l'objet d'une pêche industrielle.
Cirique de rivière
Coukia
(Guinotia dentata, famille des Pseudothelphusidae) crabe d'eau douce endémique des Petites Antilles (Guadeloupe, Dominique, Martinique, Sainte-Lucie), vivant dans ou aux abords des rivières(forêt et fourrés humides), ravines, ruisseaux de montagne. Terrier peu profond près de l'eau.
Couleur brun et jaune, avec une carapace aplatie et ovoïde, les deux pinces de taille à peu près égale.
Régime alimentaire : omnivore et charognard.
La cirique de rivière est comestible mais peu prisée. Sa consommation est réputée avoir des effets sédatifs.
 
  Appelée localement coukia ou coutcha, nom qui est utilisé en créole pour définir un peu péjorativement quelqu'un de la campagne profonde et par extension un empoté, un simplet.
Référence à sa lenteur de déplacement et au fait qu'il se laisse facilement attraper, mais peut-être aussi à son effet soporifique quand on le mange.
Crabe Cémafaute
Le crabe cémafaute ou crabe violoniste (Uca rapax, famille des Ocypodidae) est un petit crabe qui forme d'importantes colonies sur les bords de la mangrove.
L'une des pinces du mâle est tout simplement énorme, aussi grosse que la bestiole toute entière, et lui sert à parader et à jouer avec les autres mâles à "ki cé ki a la plus grosse" pour impressionner les minettes qui, elles, ont deux toutes petites pinces.
Il faut les avoir vu, brandissant leur membre démesuré et l'agitant en cadence d'un lent mouvement d'éventail dans la chaleur poisseuse du marécage de midi pour mesurer toute l'étrangeté et la vanité de la pulsion copulatoire ... Mon Dieu, et dire que nous faisons la même chose !
Il doit exister plusieurs espèces car j'en ai trouvé un à carapace très blanche et avec les yeux au bout de longs pédoncules (Galion).
 
Crabe de terre
Le crabe de terre commun (Cardisoma guanhumi de la famille des Gecarcinidae), est un crabe terrestre mais qui reste dépendant de l'eau (il respire par des branchies) et qui vit à proximité des milieux humides, côtes, mangroves, berges des cours d'eau ou marécages. Il creuse un terrier, parfait gîte à moustiques par ailleurs, assez profond pour trouver l'eau.
Il est plutôt actif la nuit mais peut se voir au bord de son trou dans la journée, à effectuer de menus travaux de terrassement.
Il se nourrit principalement de végétaux, feuilles, fruits mais est aussi très charognard et se régale de cadavres et détritus divers. De toute façon, compte tenu de son habitat et de son mode de vie, il y a de fortes chances qu'il soit bourré de chloredécone. Bon appétit !
Les larves sont aquatiques et à l'époque de la ponte, les femelles, la poche ventrale pleine d'œufs, gagnent la mer pour y déposer les œufs. C'est souvent à cette époque que tu les rencontres sous ta terrasse ou dans ton salon.
Le crabe fait l'objet d'une chasse intensive et d'un commerce hautement lucratif dans les semaines qui précèdent les fêtes de Pâques auxquelles il est traditionnellement associé. Il est alors consommé sur la plage, à l'occasion du premier bain de l'année, sous forme de matoutou-crabe ou de sauce-crabe épi diri.
Sa chasse est réglementée et autorisée du 15 février au 15 juillet pour les crabes d'une largeur de carapace supérieure à 7 cm. Il est normalement capturé à l'aide de pièges en bois, les crabières, mais aussi à la main, de nuit, au serbi. Certains petits malins ont aussi expérimenté le baygon ... Après sa capture, il est mis en caloge (cages) où il est nourri de mélanges végétaux dont chacun a la bonne recette, pour en nettoyer et affiner la chair. Ce n'est qu'après cette étape qu'il est consommable, enfin pour ceux qui aiment ça.
Crabe Mal zoreille
Petit crabe de la famille des ocypodidae (Ocypode quadrata) aussi appelé crabe fantôme.
Il se rencontre sur toutes les plages de sable pour peu que tu te tiennes tranquille assez longtemps. Discret et furtif, il est rapide à la fuite vers son trou ou vers la mer, mais agressif quand il est acculé et capable de t'infliger un sérieux pinçon. T'es prévenu !
Adulte, il a une carapace cubique gris-jaune, les pattes jaunes et poilues, les pinces blanches (une grande et une petite) et deux yeux pédonculés noirs. Les jeunes sont tout gris, presque transparents. Ils sont omnivores et font partie des éboueurs de la plage.
Crabe Mantou
Le crabe mantou (Urcides cordatus) est une variété de crabe comestible (moins apprécié que le crabe de terre) qui vit dans la vase des mangroves. Son nom local viendrait du langage caraïbe.
Il peut atteindre une belle taille, 15 à 20 cm tout déployé. Sa carapace est blanche ivoire à gris sale, de même que les pinces, les pattes sont violettes avec de longs poils noirs.
  D'une personne, gracieuse au demeurant, qui a du poil au pattes, on dira que "I ni pouel kon on mantou"
Crabe rouge de Mangrove
Goniopsis cruentata de la famille des Grapsidae.
Crabe à carapace cuboïde brune, pinces blanches plutôt symétriques et pattes rouges.
Il vit à l'ombre des racines de palétuvier dans la vase de la mangrove, jamais loin de l'eau.
 
Crabe Touloulou
Gecarcinus lateralis, famille des Gecarcinidae. Commun à toutes les Antilles.
Petit crabe terrestre rouge vif avec une large tache noire à voilette sur la carapace.
Il affectionne les terrains secs et creuse son terrier non loin de la mer sous le couvert de la forêt et des taillis en bordure de plage.
Principalement végétarien, il se nourrit aussi de petits animaux et de cadavres. Peut être rencontré de jour, mais est surtout actif la nuit.
Petit crabe de Mangrove
Aratus pisonii, famille des Sesarmidae.
Tout petit crabe à la carapace vert-brun à jaune, aplatie, de forme carrée, vivant dans la mangrove, sur les racines aeériennes des palétuviers, au dessus de l'eau.
 
Zabitan
(Écrevisse)
Nom local d'une des espèces d'écrevisses (cribiches en créole) qui habitent nos cours d'eaux.
Certains ici s'obstinent à l'appeler Ouassou qui est le terme utilisé en créole guadeloupéen et qui vient du langage Caraïbe et non pas d'une créolisation du terme "roi des sources" comme il est souvent indiqué (on n'est pas dans Manon, les mecs).
Ici, en Martinique, c'est zabitan qu'on dit, bandes de coutchas.
Le zabitan (Macrobrachium carcinus) est caractérisé par ses très longues pinces et sa taille qui peut dépasse celle d'une jeune langouste. Il est difficile à élever en bassin à cause de son agressivité et de son aptitude à s'enfuir par voie de terre vers le cours d'eau le plus proche.
Il est très prisé culinairement mais est souvent remplacé dans les assiettes (pour cause de dépeuplement) par l'écrevisse d'élevage, et je t'assure que c'est pas du tout la même chose.
Zagayak
Ou encore zagaya.
Répond aussi au doux nom de Grapsus grapsus de la famille des Grapsidae.
Petit crabe de la zone intertidale (à la lame battante, mon cher, rôôï) et des côtes rocheuses.
Carapace tachetée vert-gris-brun-rouge-blanc, cubique très aplatie. Deux pinces de taille identique, huit pattes très aplaties sur lesquelles il se tient haut perché, sauf quand la vague arrive, se plaquant et s'agrippant alors au rocher.
Très véloce et très timide, il détale et se jette à l'eau dès qu'il t'aperçoit.
Il se nourrit d'algues mais aussi de cadavres de petits animaux marins (poissons, ...)
  Par contre, si tu en vois un qui ne bouge pas quand ton pas pataud se fait entendre, ce n'est qu'une mue vide et abandonnée.